Bonjour Chers lecteurs.
J’espère que vous vous portez bien. Aujourd’hui j’ai décidé de partager avec vous mon témoignage.
Une chose que jamais je n’avais prévu faire mais qui fut ma seule porte de sortie.
Tomber amoureuse d’un homme marié.
En partageant avec vous mon témoignage, je ne vous demande pas de me féliciter par ce que je n’ai rien fait qui soit louable mais j’ai choisi une très mauvaise option pour sauver le foyer de cet homme.
Je savais depuis le début et en me mettant avec lui qu’il ne pourrait jamais m’épouser mais sa grande gentillesse couplée à son élan de protection dans ma vie, m’ont amené à tomber amoureuse de lui.
Je m’étais jurée de ne jamais sortir avec un homme marié. Je savais que c’était très mal et j’étais très possessive donc incapable, enfin je me croyais bien, de partager mon homme avec une autre femme.
Mais j’avais trop vite dit JAMAIS car mon histoire a simplement et totalement tout bouleversé.
A 24 ans, je venais de découvrir que l’homme qui venait demander ma main auprès de mes parents n’était pas celui que je croyais. Je découvrais un menteur et manipulateur, qui comme à moi avait raconté le même baratin dans minimum 5 famille à des jeunes filles de mon âge ou un peu plus. Durant les 5 années de relation, cet homme sortait assidûment avec 4 autres femmes et promettait le mariage à chacune de nous. Il rencontrait les parents et choisissait même les dates avant de disparaître pour de bon.
Lorsque je découvris toute cette histoire, alors que lui et moi habitions sous le même toit depuis quelques semaines, je fus sonnée. Trois de ces filles avaient fini par se rencontrer par quelle magie, je ne saurai dire mais elles s’étaient concertées pour me rencontrer et me dévoiler toute la vérité.
Je venais de lui remettre à cet homme toutes mes économies pour lancer un business commun. Je n’avais plus rien mais je pouvais facilement comprendre que tout ce qu’il désirait, c’était me dépouiller et partir avec une autre. Lorsque je lui demandai qui étaient ces filles, il me répondit : Personne…
Mais dans le lot, deux portaient déjà ses bébés. Je souffris énormément de cette situation. Il me promit qu’il n’y avait plus rien avec elles mais elles me confirmèrent qu’il venait toujours chez elles. Il me dit que c’était à cause des bébés mais lorsqu’une d’elle m’envoya la photo de sa bague de fiançailles, je ne supportai pas et je rentrai en famille.
Cet homme et moi vivions pourtant ensemble. Je ne comprenais pas comment il pouvait ainsi se foutre de moi. Ma famille à l’annonce de la nouvelle fut très en colère, pour eux, c’était un véritable manque de respect. Je tenais à lui et voulu rester mais officiellement, il s’affichait avec cette dernière dans les réceptions et mariages. Je recevais des photos de cette dernière pour me faire comprendre que c’était elle qui avait gagné la partie.
Mon homme découchait comme il le voulait et lorsque j’essayais de parler, il ne m’adressait plus la parole, ramassait ses effets et partait rester chez cette dernière de longs jours.
J’appris que la deuxième qui était également enceinte de lui préféra avorter et disparu de sa vie. Les deux dernières également avaient choisi de partir, il ne restait que moi alors après avoir attendu mes sous en vain, je rentrai en famille toute honteuse d’avoir gaspillé 5 bonnes années de ma vie.
Je fus traitée d’idiote, en essayant de rester. Personne ne compris que si je ne partais pas de suite, c’était pour avoir une chance de récupérer ce qu’il m’avait pris mais au final je dû me résoudre à tout abandonner et à partir car tout était devenu invivable.
A 24 ans, j’étais revenue en famille, sans rien en poche car clairement je n’avais plus aucune économie. Mon père prit soin de moi comme il le put malgré sa modeste situation mais j’avais tellement honte de leur tendre la main à ma mère et lui. A mon âge, c’était plutôt à moi de leur donner de l’argent.
Tous les jours, je me rendais à l’église pour prier. Je ne ratais jamais la première messe et après cette messe, j’insistais pour parler avec le curé de la paroisse. Je passais presque quatre heures à prier tous les matins sans arrêt car ma douleur était profonde et je n’avais aucune porte de sortie, mais vraiment aucune. Mes parents ne pouvaient pas m’aider à relancer mes activités, ils n’avaient rien eux-mêmes, retraités depuis des années.
J’assistais ma pauvre maman devant son petit commerce de divers et tous les jours, en me rendant à l’église, je croisais cet homme.
Il était très beau, vraiment beau. Il passait toujours dans une voiture noire et lorsqu’il arrivait à ma hauteur, il me souriait puis continuait sa route. Il devait habiter le quartier voisin me dis-je. Nous avions tellement l’habitude de nous croiser, presque au même endroit, et avec le même rituel, un petit sourire, un salut de la main puis il poursuivait sa route pendant que moi je rentrais sur la paroisse.
Un jour, à ma grande surprise, à la sortie de la messe, je le vis, adossé contre sa voiture, il avait les bras croisés et patientait devant l’église sous un arbre. Lorsque je le vis, mon cœur s’emballa. Je compris qu’il était là pour moi, il m’attendait. Totalement embarrassée, je ne sus comment réagir et comme si il l’avait senti, il avança vers moi puis me lança un:
- Bonjour, belle journée n’est-ce pas ? La messe a été ?
Il me parlait avec un sourire, le même qu’il m’affichait depuis banalement trois mois tous les matins sauf le week-end où mes heures de messes changeaient.
- Bonjour Monsieur, lui répondis-je. La messe s’est très bien déroulée.
- J’en suis heureux dans ce cas. Et là vous rentrez ?
- Oui je retourne chez moi.
- Puis-je me permettre de vous raccompagner ?
- Oh non, ne vous gênez pas je n’habite pas loin du tout.
- J’insiste.
Je le suivis dans sa voiture.
- Voilà, je me nomme Femi, et vous ?
- Martine.
- C’est bien joli votre prénom Martine. Je vous croise tous les matins, aujourd’hui j’ai décidé de m’arrêter et de vous parler. Je trouvais cela tout à fait normal, autrement, nous allions continuer à nous croiser et nous sourire au loin. C’est un peu drôle.
Je souris à sa remarque.
- Tous les matins vous allez dans cette église ?
- Oui Monsieur.
- Non, pas de monsieur, surtout pas. Appelle-moi Femi. C’est mon prénom après tout.
- D’accord Femi.
- Je serai heureux de faire ta connaissance. Me permets-tu de t’inviter à diner un de ces soirs ?
- A diner ? Euh…
- Dis ouiiiiiii s’il te plait. Je ne mords pas…
Je finis par accepter sa demande et quelques jours après, un soir de vendredi, nous étions tablés dans un restaurant de la ville. Femi était un jeune homme merveilleux. Il adorait me faire rire. Il m’observait énormément et me parlait surtout de reprendre mes études car je n’avais pas pu finir ma formation. Il était très curieux et m’amena à lui raconter toute ma vie.
- Une femme qui prie autant doit forcément avoir une profonde plaie à panser, avait-il dit.
Je lui racontai tous mes déboires avec mon ex et il fut choqué.
- 5 années et tu n’as pas vu qu’il te trompait ? Il doit-être un sacré numéro celui-là…
Je lui parlai de mes économies, de la perte de tout ce que j’avais, des moqueries des gens, m’obligeant ainsi à me réfugier auprès de mes parents pour m’éloigner d’eux.
- Aujourd’hui, je prie pour que Dieu me donne un homme bon et bien mais ces hommes sont tous les maris des autres.
J’avais parlé sans même prêter attention à son alliance mais il tiqua et se mit à la tourner entre deux doigts.
- Je ne doute pas que tu finirais par rencontrer un homme bon et bien. Mais tu ne dois-être fermée à aucune éventualité. Tu ne sais pas d’où va provenir ce bonheur et tu sais, tous les hommes ne sont pas comme ton ex. Il y a des hommes bien sur cette terre.
- Non, je ne crois pas. Les bons ont déjà leurs femmes.
- Lol, si tu insistes. Mais j’ai envie de t’aider. Que dirais-tu de reprendre les cours ?
- Mais je veux bien, lui répondis-je les yeux grandement ouverts. Mais c’est beaucoup d’argent, je vais les trouver où ?
- Je vais te payer tes deux prochaines années. Tu auras ton Master 1. Je m’engage à le faire pour toi.
- Mais…
- Ce n’est pas fini. Je vais t’envoyer vers un ami qui vient d’ouvrir sa société, il recherche du personnel et je pense que tu pourras te faire embaucher si je te recommande.
- Tu ferais tout ça ?
- C’est déjà fait. Retrouve-moi ici demain, disons vers 18h, je te remettrai quelque chose. A présent je vais te raccompagner. Ma femme a souhaité que je ramène des pizzas pour les enfants.
Femi, en quelques mois devint mon ange gardien. Comme promis, il paya en un trait ma scolarité et me remit une enveloppe de 300 000 FCFA pour mes dépenses. Je repris le banc avec beaucoup de bonheur en cours du soir. Son ami, Jude, m’embaucha comme Secrétaire dans son entreprise avec un salaire de débutant de 50 000 FCFA.
Deux mois après, Femi me remit une seconde enveloppe, cette fois-ci de 500 000 FCFA pour que je me prenne un appartement car mon lieu de travail était très loin de la maison. Je fus très émue par ce geste. Il me sourit et ne répondit pas à mes remerciements.
Le mois suivant, je déménageai dans un appartement de deux pièces, salon et chambre à coucher sanitaire. Je posai mon matelas à même le sol et ce fut le seul meuble que j’eus. Le mois d’après, un samedi matin, on vint sonner à ma porte et lorsque j’ouvris, ce fut un camion de déménagement qui venait livrer un salon complet, une cuisinière, un écran plasma, et un lit de trois places. Ils m’informèrent que le client était un certain Monsieur Femi A. Je n’en crus pas mes yeux.
Je m’empressai de l’appeler mais il ne décrocha pas.
Je fus plus surprise encore parce que Femi n’avait jamais mis pied chez moi après que j’eus intégrée la maison. Il n’était venu que lorsque le démarcheur demanda à me le faire visiter. Mais depuis, il n’y avait plus mis pied et n’avait jamais demandé à y venir non plus.
Toutes les nuits, je priais pour Femi et sa famille. Je demandais à Dieu de me donner un homme aussi bon que lui. J’en avais presque les larmes aux yeux car il avait un cœur merveilleux. Une générosité sans pareil.
Le mois suivant, Femi partit en Australie pour une mission de trois mois.
Pendant tout son séjour, tous les soirs et les matins, il me faisait un appel vidéo. Il tenait toujours à me réveiller, cela l’amusait et les soirs il disait devoir être la première et dernière personne à me souhaiter une bonne nuit car il était mon homme parfait. Nous en riions et il raccrochait, mais pensant 3 mois, pas une seule fois il ne se déroba à cette habitude, au point où je fini par en être totalement accro.
A son retour de voyage, pour le remercier pour tout ce qu’il venait de faire pour moi, je l’invitai à déjeuner un dimanche à midi.
- Je viendrai après la messe. Je me rends toujours à la messe les dimanches avec ma famille tu sais bien.
- Ça marche.
Ce dimanche-là, Femi me rendit visite avec ses deux enfants. Ils étaient vraiment beaux et très bien élevés. Ils s’attachèrent à moi. Ce fut un très beau moment. Le soir, ils partirent et une fois chez lui, Femi me rappela pour me demander si il pouvait repasser car il avait oublié son étui à lunettes chez moi. Je n’avais même pas fait attention, mais il l’avait pour de vrai laissé sur la table basse.
Lorsqu’il rentra dans l’appartement, pour la première fois, il fit un commentaire sur les meubles qu’il avait lui-même fait livrer.
- C’est bien joli tout ça. Et tu as bien tout placé, j’aime ta touche personnelle, les petits coussins ça fait femme.
- Arrête de te moquer de moi à chaque fois que tu en as l’occasion.
- Oh non, surtout pas, j’adore me moquer de toi.
- Rira bien qui rira le dernier. Je t’offre un verre ? Tu repars en même temps ?
- Euh, je voulais passer au bureau avant demain matin, mais…
- Tu travailles énormément, tu ne penses pas que ce verre est mérité et qu’il faille que tu te décolles un peu ?
Il prit place dans un des canapés et ferma les yeux en basculant la tête en arrière. Je le regardai quelques minutes, il était vraiment très bel homme, grand, musclé et très doux et gentil à la fois.
- Ta femme a beaucoup de chance, avais-je dit sans réfléchir.
Il ouvrit les yeux et me demanda ce que je venais de dire.
- Rien du tout. Tu veux manger quelque chose ?
- Oh non, là suis bien plein. Mais toi, dis-moi, viens là, aller approche… Ton travail, comment ça se passe ? Jude prend bien soin de toi ?
- Beh, c’est mon patron, c’est tout, je fais le travail pour lequel je suis payée mais il devrait t’avoir fait des retours non ?
- En réalité, j’évite de fouiner là où il ne faut pas mais j’ai surtout foi en toi. S’il y avait eu quelque chose, le connaissant, il me l’aurait déjà dit.
- Hum, pas faux. Mais le salaire est si bas…
- Oh je sais 50 000 pour les trois premiers mois et après on verra. C’est bien ce qu’il t’a dit n’est-ce pas ? Ils sont tous comme ça les nouveaux patrons mais c’est mieux de commencer quelque part tu ne penses pas ? Et tes cours ?
- Tout va bien, super bien je dirai.
Je le fixai quelques secondes puis m’asseyant en face de lui, je lui demandai :
- Femi, pourquoi fais-tu tout ça pour moi ? Tu ne me connais que depuis quelques mois ? Regarde tout ce que tu m’offres, à quelle fin ?
Il fut surpris par la question.
- Dois-je forcément attendre quelque chose en retour pour t’avoir fait du bien ?
Je fus toute honteuse…
- Non pas forcément mais aujourd’hui un homme qui fait tout ça pour une femme…
- Doit forcément coucher avec elle c’est cela ?
- Nonnnn, mais… Avoues quand-même que ça fait très nouveau d’avoir tant d’attention d’un homme qui ne vous demande rien en retour. C’est si rare de nos jours. Ou alors, je ne te plais pas ?
Il se leva et se mit à rire.
- D’où sors-tu ces conneries ? Tu es belle, même très belle, mais je considère qu’un homme ne doit pas marchander la gentillesse. Un vrai homme peut aider le monde entier sans arrières pensées.
- Tu vois, ta femme a vraiment de la chance de t’avoir.
- Toi aussi, ton homme, aura la chance de t’avoir. Tu es une merveilleuse femme, pleine d’amour à offrir. Dommage que je sois déjà marié… Je t’aurais épousé crois-moi. Mais je ne veux surtout pas m’amuser avec une si belle perle comme toi. Tu mérites un homme qui soit disponible pour t’aimer comme tu le souhaites.
- Ça n’existe pas je te dis.
- Tu te trompes crois-moi princesse.
J’étais assise devant lui, le regardant parler depuis sa grande taille, il s’abaissa et me posa un baiser sur le front.
- Tout ira bien, tu verras. Pour le moment, reconstruits-toi, le reste on verra. Aller j’y vais. Prends soin de toi Princesse.
Toute cette nuit-là, je ne fermai pas l’œil. Je repensais malgré moi à ce tendre baiser qu’il m’avait donné. Femi était un ange à part entière. J’étais à la fois comme une sœur, une amie, une confidente. Il venait à la maison après ce dimanche-là, des fois après le travail, vu qu’il rentrait très tard. Il tenait toujours à faire un crochet chez moi avant de rentrer retrouver sa famille.
- Tu fais partie de ma famille aussi princesse.
Disait-il.
Je ne manquais jamais de rien, Femi avait déjà la solution au problème. Je vivais sur un petit nuage et cette proximité finit par réveiller en moi des sentiments longtemps enfouis.
Lorsque je me retrouvais seule, mes idées voyageaient jusqu’à lui, et lorsqu’il m’annonçait qu’il passerait me voir, j’étais vraiment très heureuse. Des fois, un simple SMS de lui et j’étais aux anges. Il nous amenait, ses enfants et moi à la plage quelques fois. Il disait ne rien faire de mauvais. Lorsque je lui demandais ce que penserait sa femme de tout ceci, il me répondait simplement, elle me connait assez pour savoir qu’aider les gens c’est ma tasse quotidienne. Et puis tu sais je lui ai parlé de toi.
Tu penses que j’amènerai mes enfants chez toi si elle n’avait pas déjà entendu parler de toi ?
Je ressentis un petit pincement au cœur lorsqu’il m’informa que son épouse me connaissait. Certes j’en fus heureuse mais au fond de moi, sans me l’expliquer, je désirais le même homme qu’elle. Je trouvais la vie assez cruelle.
Egoïste je pensai un moment que cet homme aurait pu être le mien mais, je finis par me ressaisir.
Une nuit, je ressentis de très douloureux maux de ventre, tellement douloureux que je ne pus quitter le lit. A l’aube, je laissai un message à Femi qui débarqua vers 6h du matin pour m’amener à l’hôpital.
J’avais une appendicite et il fallait m’opérer d’urgence.
Contre toute attente, Femi ne se rendit pas au travail ce jour-là. Il resta à mon chevet jusqu’au soir. Il rentra chez lui très très tard dans la nuit. Je fus libérée le lendemain et ce fut encore lui qui me ramena à la maison. Ma mère prit le relai la veille mais Femi insista pour rester auprès de nous.
Pendant toute ma convalescence, il était là, tous les jours, tous les matins, à midi et les soirs avant de rentrer à la maison chez lui.
Un dimanche matin alors que j’allais déjà totalement bien et que j’étais flemmarde au lit, on sonna à la porte et je sortis ouvrir. J’avais porté un complet sport, short et débardeur cendre. Ma cicatrice était à découvert mais je crus que c’était des vendeurs de pain qui d’habitude allaient de maison en maison alors je ne fis pas attention à ma tenue, de temps plus que je n’ouvrais jamais entièrement le portail.
Je tombai nez à nez avec Femi, il était en tenue de sport les bras chargés d’emplettes.
- Mais tu sors d’où toi ce matin ?
- Beh j’étais au sport.
- Depuis quand le grand Femi va au sport.
- Hé petite attention à ce que tu dis, tu ne sais pas tout. Et puis c’est quoi cette belle tenue que tu portes là ?
- Oh excuse-moi je vais me changer, je n’attendais personne alors j’étais relaxe au lit.
- Débarrasse-moi tu veux bien ? J’ai mal au bras. Je suis passée par le supermarché pour te prendre quelques petites choses. T’inquiète je devais faire les courses pour la maison alors j’ai fait d’une pierre deux coups.
Je lui pris les sacs des mains et me retournai pour les ranger dans la cuisine. Je sentis son regard posé sur moi. Il s’y était attardé pendant que je disparaissais dans le couloir. A mon retour, il se servait un verre d’eau au salon.
- Ta cicatrice tarde à disparaitre on dirait.
- Ow oui, ça met du temps mais je sais qu’elle finira par disparaitre.
Il se rapprocha de moi et posa ses doigts sur la fameuse cicatrice. Je sursautai tellement le contact fut violent en moi. Je ne pouvais pas cacher à cet instant qu’il m’attirait énormément. Je chassais constamment les fantasmes de ma tête, mon esprit mais Femi était là, totalement présent en moi.
- Tu as toujours mal c’est ça ?
- Non non, ce n’est rien. Tu ne veux pas t’assoir ? Je vais nous faire quelque chose à manger.
- Hé hé, reviens ici. Pourquoi j’ai l’impression que tu me fuis ? Reviens là.
- Te fuir ? Mais non, juste que…
Avant que je ne finisse de parler, Femi rapprocha son visage du mien et me fixa dans les yeux.
- Tu es très belle tu sais ? Tu es vraiment belle.
Sa main contre mon cou, j’avais juste envie de fermer les yeux et de recevoir son baiser mais je me tuais à penser qu’il n’irait pas aussi loin car nous étions des amis. Mais je me trompais, je sentis ses lèvres se poser contre les miennes, chaudes, charnues, pleines de désirs. Je lui retournai son baiser. Malgré mes prières intérieures, je n’avais pas trouvé la force de dire non. Tout en moi le désirait, tout désirait cet homme si parfait et qui a été si bon avec moi.
Bref. Pour résumer, Femi me fit l’amour ce matin-là comme si c’était à tous deux notre première fois. Nous savions tous deux qu’il ne fallait pas mais le mal était déjà là.
- Je savais que je ne t’aurais pas résisté plus longtemps. Mais j’ai tellement résisté, j’ai tellement fait des efforts. Je me suis battu contre moi-même mais à chaque fois je ressentais le besoin de te voir, de te parler, de te regarder rire, ou pleurer selon tes émotions. J’avais besoin d’être avec toi, je ne sais pas ce que cela signifie et j’aime ma femme, sincèrement je l’aime mais là je suis totalement perdu.
Je le regardais parler les larmes aux yeux. Femi avait des larmes qui lui mouillaient le visage.
- Tromper ma femme c’est la chose à laquelle jamais je n’ai pensé. Tous les jours je rencontre des filles, partout, mais aucune ne m’avait jamais fait cet effet. Avec toi je me sens vivre renaitre, j’ai l’impression d’avoir 17ans. J’ai envie de m’amuser, de ne point réfléchir, de te faire plaisir, te protéger te donner du sourire quotidiennement. Mais je ne peux pas t’épouser, je suis déjà avec la mère de mes enfants. J’ai mal tu sais ? Je ne comprends même pas pourquoi je pleure mais tout est mélangé en moi.
- Oh Femi…
Je m’empressai de le prendre dans mes bras et comme un enfant, il se blottit tout contre moi. Il pleura longtemps, puis se décollant, passa sous la douche, s’habilla et me déposa un baiser sur le front avant de ramasser les clés de son véhicule et de partir.
Seule, assise sur le lit, je fondis aussi en larmes. Je venais de réaliser que j’avais ainsi perdu mon meilleur ami, mon protecteur. J’avais perdu mon Femi. Quelque chose ne serait plus jamais pareille, je le savais.
Toute la journée je restai au lit. Je m’enfermai et ne sortis plus du tout. Vers 20H, je reçus un message de lui « Coucou, suis bien rentré, prends soin de toi »…
Je pleurai toute la nuit, je savais que c’était la fin d’une vraie et grande amitié. Le lendemain je me rendis au bureau les yeux rouges au grand étonnement de tous. Mon patron me donna la journée et je retournai au lit.
Les jours suivants, je n’eus pas de nouvelles de Femi, malgré mes messages pour prendre de ses nouvelles. J’avais l’impression de devenir folle tellement j’étais morte d’angoisse, mais je n’eus aucune réponse pendant trois bonnes semaines. Dans la quatrième semaine, il débarqua lui-même à la maison chez moi. Dès que j’ouvris le portail, il me prit fort contre lui. Il avait l’air abattu, amaigrit, il me garda contre lui pendant au moins 5 minutes, comme si c’était la fin du monde.
- Je ne peux pas, je ne peux pas rester loin, j’ai essayé tu sais, mais j’ai besoin de toi. Je ne sais pas ce qui ne va pas chez moi. Je suis sorti de la maison depuis ce matin, j’ai tourné dans la ville comme un fou, me refusant à venir jusqu’ici mais j’ai fini par venir. J’avais besoin de te voir, de te parler.
- Amour… Pourquoi t’affliges-tu ainsi, hein, dis-moi ? J’ai tellement plus mal de te voir si mal. Nous avons commis une grosse bêtise mais il nous faut passer cette étape et nous concentrer sur l’essentiel tu sais ?
- C’est alors quoi l’essentiel ?
- Les enfants… et… ton épouse. Eux sont tes essentiels.
- Et toi alors ?
- Moi ? Moi je suis ta sœur, ton amie, ta confidente. Mais je ne pourrai jamais prendre ton cœur, il appartient à ton épouse. Elle mérite tout. Elle t’a donné de merveilleux enfants. Elle a été là pour toi comme toi pour moi alors ne soyons pas ingrats. Je serai toujours là pour toi amour, je te le jure, mais ta femme mérite toute ton attention et ton amour. Moi je suis juste ton amie.
Je sortais ces mots la gorge nouée. Je ne croyais même pas être capable de dire ces choses plutôt pleines de sens mais il le fallait car je n’étais pas une briseuse de foyer et il était hors de question que je transforme Femi en homme adultère. J’avais mal mais la raison devait prendre le dessus. Je me rappelai de comment j’avais souffert lorsque j’avais découvert les infidélités de mon ex. Il était hors de question qu’une autre femme le vive à cause de moi alors NON ? Quel que soit ce que cela me coûtait j’allais tout arrêter avec Femi et le renvoyer à sa vie de couple.
Ce soir-là, gentiment, je lui demandai de rentrer chez lui. Il eut le cœur brisé mais je restai ferme et dure envers lui. Lorsqu’il referma le portail je m’écroulai au sol, prise de vertige et de suffocation. Je me sentis vraiment très faible.
Une semaine après, j’eus des vertiges sur vertiges, une envie de vomir tout ce que je mangeais. Je crus d’abord à un palu puis je me rappelai que je n’avais pas eu mes règles depuis plus d’un mois. Je courus à la pharmacie m’acheter un test de grossesse, je le fis et il fut positif. J’étais enceinte de Femi. Le ciel me tomba sur la tête. Moi qui avais toujours rêvé d’avoir un enfant…
Je pris le téléphone et laissai un message à Femi dans la panique : « Tu dois venir stp, viens Femi ».
Trente minutes après, il sonnait déjà au portail. Lorsqu’il vit mon visage couvert de larmes, il fut pris de panique.
- Qu’est ce qui se passe princesse ? Pourquoi pleures-tu ?
- Femi, amour, on a un gros problème… Je suis enceinte Femi, je suis enceinte.
- Tu… Tu portes mon bébé ? (Il fondit en larmes et moi encore plus).
- Oui, je porte notre bébé Femi.
Il garda son sang-froid jusqu’au bout. Après que tout le monde se soit calmé, il me dit :
- Nous n’allons pas pouvoir le garder. Je ne serai pas capable d’avoir un enfant qui ne grandirait pas sous mon toit. Mais ma femme n’accepterait jamais l’enfant d’une autre…
J’eus le cœur brisé.
- Je t’aime énormément mais je crois que nous n’avons pas pris la mesure des choses.
- Et si je décidais de le garder Femi ?
- Je n’aurais rien contre mais je suis incapable de garder ce secret et si ma femme l’apprend elle me quitte, c’est plus que sure…Alors que faisons-nous ? Est-ce que je suis prêt à perdre ma femme et mes enfants ? Non.
- Ouao. Il y a de cela quelques jours tu pleurais encore dans mes bras…
- Je t’aime, je t’adore, mais là il ne s’agit pas que de nous deux amour. Qu’est-ce que ma famille aurait fait pour mériter cela ?
- Et notre bébé alors, qu’aurait-il fait ?
- Je sais à quel point c’est difficile mais soyons réaliste amour. Ce bébé ne mérite pas un père absent non plus.
Malgré tous mes refus, Femi resta campé sur sa position. Je devais avorter si je ne voulais pas briser son couple.
La mort dans l’âme, je finis par me rendre dans une clinique et ce fut fait. A la sortie, il m’attendait assis au volant de sa voiture. Il me raccompagna à la maison mais l’effet de l’anesthésie fut si fort que je restai au lit, dans les vapes avec une forte migraine pendant deux nuits. Je fus très abattu par cette situation. Femi ne m’abandonna pas une seconde. Je le trouvai encore plus triste et abattu mais…
A mon réveil, lorsque je trouvai un peu de force, je demandai à lui parler et il vint de suite me voir à la maison. Je lui annonçai que je ne voulais plus jamais le voir de toute ma vie.
- Tu veux t’éloigner de moi c’est cela ?
- Je pense que c’est mieux que chacun reprenne sa vie en main. Jamais je n’oublierai que tu as été là pour moi, à chaque instant, tu as été et resteras à jamais un ange, mais j’ai mal pour mon bébé, je ne peux pas supporter de te voir en sachant que tu as rejeté notre enfant et m’a obligé à avorter en me faisant du chantage émotif. Je veux que tu ailles rejoindre ta femme et tes enfants Femi. Vas-y et ne reviens plus jamais.
- Non, je ne vais pas t’abandonner.
- Si il faut que tu t’en ailles à présent. Je ne veux plus revivre cela de toute ma vie. Je suis amoureuse d’un homme marié Femi, qu’est-ce que tu attends de moi ? Que je sois ta maitresse ? Je ne pourrai jamais l’être et tu vois je préfère que tu t’en ailles de suite parce que je ne pourrai plus te laisser partir après. Et je ne suis plus prêtre à te partager avec ton épouse alors (allant ouvrir la porte du salon), fais ton choix maintenant. Sois tu restes et tu m’épouses ou alors tu t’en vas.
- Martine ne me demande pas cela, ne fais pas ça s’il te plait.
- Pars Femi, tu ne seras jamais à moi alors c’est maintenant qu’il faille assumer ton titre d’homme marié…
Difficilement, Femi accepta de partir de chez moi. Je l’y obligeai. Je venais de le mettre hors de chez moi et hors de ma vie pour de bon.
Je pleurai des semaines entières. J’avais bloqué ses numéros et ne pouvais plus avoir de ses nouvelles du tout. Je rompu tout lien avec lui.
5 mois après, en quittant chez mes parents, je croisai Femi et sa famille, ils étaient dans son véhicule, les enfants me remuèrent la main et sa femme me fit un sourire. Il alla garer le véhicule et les enfants coururent jusqu’à moi. Je le vis avancer vers moi avec son épouse.
Elle était enceinte de quelques moi et me salua chaleureusement lorsque son époux nous présenta. Nous échangeâmes quelques civilités puis ils repartirent ensemble à bord de leur véhicule. Je les regardai partir, j’avais très très mal parce que je voyais cette femme porter le bébé que j’aurais aimé garder pour lui…
Recueilli et publié par Amé Océane CODJIA
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